M@MadôU

Non au terrorisme

Non au terrorisme
Non au terrorisme. Source: Jeuneafrique.com

L’attaque du journal satirique français Charlie Hebdo qui a fait plusieurs victimes suscite une vague de réactions dans le monde entier. Tous, contre le terrorisme.

Il s’agit effectivement d’un fait regrettable à dénoncer et à combattre.

C’est fou de voir jusqu’à quel point l’homme peut perdre de son humanité.

Au nom de quoi de tels actes ?

Au nom d’Allah ? Certainement pas. Il a à lui toute La Puissance et reste Le Meilleur des Juges.

L’islam est une religion qui prône la paix.

Comment aller jusqu’à se départir des enseignements du Prophète ?

Lorsque ce dernier s’est rendu à Taëf et y a été chassé par des jets de pierres, le Prophète PSL a répondu : « Laisse-les, ils ne savent pas ce qu’ils font » à Allah qui lui avait demandé : « Que veux-tu que JE fasse d’eux ? ».

Lorsqu’il a repris la Mecque, le Prophète a demandé aux Mecquois qui l’avaient combattu : « Que pensez-vous que je vais faire de vous ? ». Ces derniers lui répondirent qu’ils ne savaient pas, mais qu’ils savaient que c’était un homme juste. IL leur dit « Alors allez en paix »

C’est donc triste de voir à quel point l’être humain perd de plus en plus sa raison, ce qui faisait son essence.

Il importe, toutefois, de ne pas se limiter à dénoncer les actes terroristes qui ont perpétrés en Occident ou dont sont victimes que des Occidentaux.

Chaque jour, dans le monde entier, des hommes et des femmes innocents, qui n’ont été coupables d’aucun abus, ne sont nullement mêlés aux problèmes confessionnels, des hommes et des femmes de toute religion et pour la plupart musulmans sont massacrés par ces êtres maléfiques.

Et pourtant, l’expression de notre indignation n’est pas aussi vive, notre volonté à s’investir à mettre fin à une telle barbarie n’est pas aussi intense.

Il ne se passe pas une journée sans qu’au Nigeria, en Irak, en Syrie, en Israël, en Palestine, en Centrafrique… de tels actes ne soient commis. Chaque jour, ce sont des centaines de personnes, des centaines de vies humaines, des centaines de vies innocentes qui sont perdues.

J’entends par là qu’il ne faut pas seulement se limiter à dénoncer les crimes perpétrés contre des journalistes ou des Occidentaux, mais à lutter tout simplement contre toute forme de terrorisme, tout acte dont sont victimes de simples innocents dans le monde entier.

Je m’associe aux condamnations des actes commis en France le 7 janvier et par la même occasion, exprime ma compassion à l’encontre des blessés et des familles des disparus.

A bas le terrorisme.

Taëf : ville d’Arabie saoudite où s’était rendu le Prophète Mohamed pour trouver du soutien.


Vivre chaque jour comme le dernier

Les résultats ne valent du succès que lorsqu’on peut les partager dans l’allégresse avec l’ensemble des gens que l’on porte dans le cœur. Meilleurs Vœux !
Les résultats ne valent du succès que lorsqu’on peut les partager dans l’allégresse avec l’ensemble des gens que l’on porte dans le cœur. Meilleurs Vœux !

En 2013, je terminais mon message de vœux de nouvel an par cette phrase : Excité d’en finir avec cette si longue année. »

J’étais effectivement tout excité. Je voyais en 2013 une année à oublier, une année qui partirait avec tous nos manques, toutes nos désillusions.

Quelque chose me faisait croire que cette année était maudite. Donc, c’est tout naturellement que je fus très pressé qu’une nouvelle année vienne enterrer celle que j’avais considérée comme pire que toutes celles que j’avais vécues jusque là.

Aux premiers instants de 2014, je fus le plus heureux sur terre. Je me mis à sauter, à crier, j’avais un visage plus que radieux, une immense sensation de bonheur m’avait envahi. Je ressentais comme un soulagement, comme si l’on venait de me délivrer.

2014 était pour moi une année où il fallait se rattraper, une année où il fallait combler toutes les carences de l’année écoulée.

Je croyais intimement qu’il serait l’année du déclic, que tous les projets de réaliseraient, que tous les vœux s’exauceraient.

Je ne fus pas du tout déçu. 2014 a été une année très riche en expérience, en rencontre, en joie.

Je fus heureux d’avoir contribué à transmettre de la joie à mes proches, à ceux que j’aime et qui me portent dans leur cœur.

Je fus également heureux de voir certains projets prendre forme.

Pourtant, au moment où j’estimais avoir réalisé une année pleine, une année comme je souhaitais, je me suis retrouvé rattraper par une évidence dont je n’avais en aucun moment pris compte.

Je m’étais trompé depuis le début et tout ce qui s’apparentait à du succès n’en était pas véritablement.

J’avais complètement ignoré que les résultats ne valent du succès que lorsqu’on peut les partager dans l’allégresse avec l’ensemble des gens que l’on porte dans le cœur.

Si seulement une personne que l’on aime manque à l’appel, si seulement elle n’est pas dans les conditions de s’associer à une joie, cette dernière devient fade, elle devient tout simplement insignifiante.

J’ai commis la maladresse de croire que 2013 fut maudite tout simplement parce que je n’étais pas arrivé à rencontrer le succès sur le chemin de certains projets.

Je n’avais en réalité pas tout à fait compris ce qu’était le succès. J’avais confondu le sens profond de ce mot.

Je croyais que la réussite consistait seulement à gravir des marches sur le plan professionnel, des études et sur le coté social.

Je me suis réveillé quand, au moment où je pensais réaliser une année parfaite, au moment où un vœu intime venait de se réaliser, un être très cher, que je porte au plus profond de mon cœur nous a quitté.

Je me suis alors rendu compte que ce semblant de succès n’est qu’un leurre dès lors qu’il ne m’a point permis d’être heureux.

Que vaut le succès si l’on ne peut le partager avec nos amours ?

En plus, je me rends aujourd’hui compte que je ne fus qu’un simple ignorant en ayant été pressé de voir 2013 partir, en l’ayant qualifié de «si longue année». Aujourd’hui, plus que jamais, je suis conscient que le temps perdu ne se rattrape jamais.

2013 que je considérais comme une année à oublier se révèle finalement, avec peu de recul, comme une très belle année.

Ses échecs et carences ont été le socle de ce que l’on prétend aujourd’hui comme du succès. Il a en plus été une année supplémentaire à vivre avec mes proches, une année où j’ai eu l’occasion de partager de la joie avec mes amours, une année pour leur témoigner mon affection.

Ainsi, à l’orée de cette nouvelle année, j’aimerais vous présenter mes meilleurs vœux et vous prier de profiter au maximum de chaque instant de la vie, de donner le meilleur de nous à nos amours et surtout de ne cesser de leur témoigner notre affection.

Car en fin de compte, on ne sait pas exactement à quel moment se terminera cette aventure si fantastique.

Je vous aime et prie que 2015 soit une année heureuse, pleine d’amour et de joie.

En hommage à mon oncle Assane Mbengue qui nous a quitté ce 26 décembre. Une personne d’une bonté singulière qui m’a profondément marqué et dont la disparition est une énorme perte pour moi et pour toute ma famille. Qu’il repose en paix au paradis.


Sénégal : la patrie aux couleurs du parti

A gauche un bus de la société Dakar Dem Dikk et à droite un arrêt bus récemment peint aux couleurs du parti au pouvoir.
A gauche un bus de la société Dakar Dem Dikk et à droite un arrêt bus récemment peint aux couleurs du parti au pouvoir.

Les usagers des autobus de la société de transport Dakar Dem Dikk (DDD) l’auront certainement déjà constaté. Les arrêts bus sont en train d’être peints en marron et beige, des couleurs autres que celles du parti du président Macky Sall.

L’on se souvient du slogan la patrie avant le parti. Il était venu comme pour sonner une ère de rupture, une ère où l’on dissocierait le caractère sacré de l’Etat de futilités que constitue un attachement à une quelconque organisation politique.

Hélas, il semble que l’on s’éloigne de plus en plus de cette rupture tant chantée et semble-t-il, si chère au le président de la République.

La volonté des autorités de la Société Dakar Dem Dikk de peindre les arrêts bus aux couleurs du parti au pouvoir n’est qu’une illustration qu’on est encore très loin de notre espérance d’assister à un changement positif concernant la gestion des affaires publiques.

Elles répondront certainement qu’elles ne sont pas les pionnières en la matière. Elles nous diront que le régime d’Abdoulaye Wade s’était aussi inspiré des couleurs de leur parti pour peindre les véhicules et arrêts bus de Dakar Dem Dikk. Elles iront certainement plus loin encore, nous racontant que la défunte Société des transports en commun du Cap Vert (Sotrac) était aux couleurs du régime socialiste. Bref, elles ne manqueront pas d’arguments pour tenter de justifier le projet dans lequel elles se sont lancées.

Ce que ces gens ignorent ou feignent d’ignorer c’est que la société Dakar Dem Dikk n’est nullement une propriété du parti au pouvoir. Aussi, cette société a vu le jour avec l’arrivée à la tête de l’Etat d’Abdoulaye Wade, donc à un moment où l’APR n’existait même pas encore.

Alors, vouloir en faire le symbole d’un groupement d’individus n’est qu’aberrant.

Il faut aussi dire que cette démarche n’est ni pertinente, ni respectueuse des Sénégalais.

A un moment où le temps d’attente près des arrêts bus est de plus en plus long, le souci devrait plutôt être de trouver un moyen de renouveler le parc de véhicule dont la vétusté est un frein certain au développement de l’entreprise.

Malheureusement, au Sénégal, on confond très souvent les priorités et on préfère mettre en avant les intérêts du parti au détriment de ceux de la patrie.

Dakar Dem Dikk : nom de la société de transport en commun concessionnaire de l’exploitation du réseau de transport public de personnes par le biais d’autobus dans la région de Dakar


Sénégal : le PDS interdit de meeting

Abdoulaye Wade devant ses partisants
Abdoulaye Wade devant ses partisans. Source : leral.net

L’actualité politique du Sénégal est dominée depuis une certaine période par l’interdiction du meeting du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de ses alliés prévu pour ce 21 novembre.

En effet, le gouverneur de la région de Dakar a sorti un arrêté interdisant toute manifestation publique du 10 novembre au 5 décembre 2014, en raison du Sommet de la Francophonie. Cette mesure dénoncée par l’opposition, la société civile, les organisations des droits humains et même des membres de la majorité remet en cause le respect des libertés fondamentales au Sénégal.

Nous étions nombreux à combattre le régime d’Abdoulaye Wade.

Ce que les gens perdent de vue, c’est le fait que ce combat n’était pas dirigé contre un homme, mais contre un système qui était là et qui dans une certaine mesure n’est pas encore complètement démantelé.

Notre objectif premier fut d’instaurer au Sénégal une démocratie à toute épreuve. Un système où la liberté d’opinion et d’expression serait garantie.

Nous avions combattu avec ardeur pour le départ de Wade et de son régime. Je fus heureux qu’on ait gagné et je reste convaincu comme beaucoup de gens que c’était la meilleure attitude à adopter.

Seulement, pour le combat que j’ai mené, je ne peux comprendre encore moins tolérer que des citoyens ne puissent pas manifester leur souhait d’organiser un meeting politique.

Alors, j’estime que c’est tout simplement un recul démocratique que de restreindre la liberté de certaines personnes.

Surtout que cette interdiction est tout simplement basée sur des raisons purement fallacieuses.

Le trouble à l’ordre public  » redouté  » par le régime ne saurait être un motif pour interdire cette manifestation.

Le Sénégal manque-t-il de forces de l’ordre assez compétentes pour encadrer un tel rassemblement ?

Quand on sait que nos policiers et gendarmes sont déployés un peu partout dans le monde pour maintenir l’ordre dans les zones post-conflits, le doute quant à leur compétence ne saurait être valable.

Aussi, le sommet de la Francophonie, une organisation qui prône le respect des libertés démocratiques, pourrait-il servir de prétexte pour interdire toute manifestation sur une période aussi large ?

On le voit tous les jours dans les médias, les peuples des pays de grande démocratie profitent d’événements de cette envergure pour manifester, sans contrainte, aux yeux du monde entier.

Donc, un pays comme le Sénégal, dont la démocratie est qualifiée de mature, devrait trouver mieux à faire que d’interdire des libertés constitutionnelles.

Il faut également souligner un fait que je trouve indiscutable. Abdoulaye Wade reste un citoyen de ce pays; autant que nous tous. Il a ainsi le droit, comme tous, d’être présent sur le territoire national, de se mouvoir comme il souhaite et de participer au débat politique. Dire qu’il doit rester en dehors du pays et se taire est pour moi inacceptable.

Je trouve que tout citoyen de ce pays a parfaitement le droit et au-delà, l’obligation de participer de par son expertise au développement du pays. Tout citoyen est libre de donner son opinion sur la manière dont marchent les choses.

Le gouvernement au lieu de perdre du temps et de l’énergie sur ce  » non-événement  » devrait se concentrer encore plus sur la mission que nous lui avons assignée.

Et surtout, se souvenir que la marche tout comme le meeting sont des libertés prévues et garanties par la Constitution sénégalaise. Les interdire constitue tout simplement une flagrante violation de la loi constitutionnelle.


Réponse à la pétition lancée en Guinée contre le Sénégal

Source : Rfi.fr
Source : Rfi.fr

La décision des autorités sénégalaises portant sur la fermeture de leurs frontières avec la Guinée Conakry suite à l’épidémie d’Ébola qui sévit dans ce pays ne cesse de susciter la polémique.

En Guinée, les autorités comme une bonne partie de leurs concitoyens, surprises et sidérées d’une telle mesure, ne s’arrêtent plus de la dénoncer.

Estimant que le Sénégal est un pays frontalier et frère, les guinéens jugent la posture de notre pays méprisante à leur égard.

Ces derniers jours, les vives réactions des autorités guinéennes et l’appel de leurs concitoyens à reconsidérer leurs relations avec le Sénégal semblent conduire cette tension latente en une crise certaine entre ces deux états aux peuples historiquement liés.

La confirmation de ce risque m’est apparue ce matin. En parcourant comme d’habitude les billets à la une sur Mondoblog, je suis tombé sur cet article de Dieretou : quand le torchon brûle entre Dakar et Conakry. Un article qui, naturellement, a captivé mon attention et dont je suis allé à la rencontre.

Je dois d’emblée saluer la qualité de ce texte tant par le talent dans sa rédaction que par la rigueur qui l’a accompagné.

Cependant, au cours de ma lecture, j’ai été profondément choqué et indigné d’avoir su qu’une pétition dénommée : « l’autorité guinéenne doit agir face à l’agitation du Sénégal. EBOLA : STOP À LA STIGMATISATION, PLACE À LA REPLIQUE » était lancée et adressée aux autorités guinéennes.

Les personnes à l’origine de cette pétition exigent « immédiatement » de leurs autorités les points suivants :

1. Arrêter toute coopération avec le Sénégal en rappelant notre ambassadeur au Sénégal et remercier l’ambassadeur du Sénégal en Guinée

2. Interdire l’exportation de nos produits agricoles vers le Sénégal

3. Maintenir la fermeture de nos frontières avec le Sénégal (terrestre, maritime et aérienne).

Le texte accompagnant cette requête et les commentaires qui s’en sont suivis, ont, à mon avis, non seulement manqué de sagesse mais aussi, ne sont pas en adéquation avec la réalité.

Ainsi, loin de vouloir entretenir la polémique naissante, j’estime devoir apporter quelques précisions.

Tout d’abord, en ce qui concerne le jeune guinéen, source du seul cas d’Ébola recensé au Sénégal, je tiens à dire, contrairement aux révélations parues dans le billet de Dieretou, qu’il est entré dans le pays à un moment où les frontières étaient fermées. Seules les frontières aériennes ont été temporairement rouvertes au moment où il entrait au Sénégal.

Donc quoiqu’on puisse dire, il était en infraction.

Quand même, il a été pris en charge et heureusement, a pu guérir de la maladie sans contaminer aucune personne.

Pourquoi au moment de le raccompagner chez lui, l’état guinéen n’a pas autorisé à l’avion affrété à l’occasion d’atterrir ? Il s’agissait pourtant d’un de leur fils. Sous aucun motif il ne devait agir de la sorte. J’estime même qu’il devait remercier le Sénégal d’avoir pris soin de leur compatriote.

Ensuite, pour ce qui est des produits agricoles dont les auteurs de la pétition considèrent comme impératifs à la survie de notre marché, j’aimerais tout simplement appeler à plus de pondération.

Certes le marché sénégalais peut être fortement affecté par l’arrêt de l’importation des produits agricoles guinéens mais, a-t-on évalué tout ce que cela représentera comme dommage pour l’économie guinéenne ? Surtout pour les agriculteurs qui peinent à écouler leurs produits.

Le président Alpha Condé dans une récente sortie, déclarait : « Ils nous ferment leurs frontières alors que c’est nous qui les nourrissons « . Ce type de propos, surtout lorsqu’il émane d’une personnalité de cette trempe, sont à dénoncer.

J’ai été stupéfié pas ses déclarations car, au delà du fait qu’elles ne sont pas du tout exactes, j’estime qu’il appartient surtout, aux autorités de veiller à ce que la concorde règne entre nos peuples.

Les individus lambda comme moi, peuvent se permettre certaines dérives mais une fois encore, une haute autorité comme le président Condé doit mesurer l’impact que ses propos peuvent produire.

Enfin, il est important, qu’entre « frères » comme on dit, qu’on se livre à un débat sincère.

Le problème majeur des guinéens ne réside pas dans le fait que les passagers de cette avion n’aient pas été permis de quitter l’avion durant leur escale à Dakar. Cela n’a été qu’un prétexte, qu’une occasion idéale pour manifester leur désaccord quant à la fermeture des frontières.

Mais une fois encore, soyons conséquents avec nous même. Il vit au Sénégal un nombre de guinéens qu’on estime en millions d’individus. Laisser ouvertes les frontières reviendrait inéluctablement à exposer le Sénégal à cette épidémie dont il n’existe pas de remèdes connus.
Alors, pourquoi en vouloir aux sénégalais pour une mesure tout à fait rationnelle ?

Je précise également que je suis en parfait désaccord avec l’interdiction faite aux passagers de cet avion de sortir de l’appareil. D’ailleurs, j’ai toujours été contre la fermeture des frontières aériennes car le contrôle en ces lieux est beaucoup moins compliqué et nous avons un devoir d’assistance et de soutien envers nos frères.

Je suis aussi contre toute forme de discrimination ou de stigmatisation des guinéens résidant sur le territoire sénégalais ou ailleurs.

Quand même, dans certaines situations, il faut savoir raison garder. Certains propos et actes ne seraient que néfastes pour les relations entre nos deux pays qui en réalité ne sont qu’un seul et même peuple.

Ces deux peuples partagent une histoire et des relations qui transcendent les divergences de quelques individus.

Je puis assurer que le sénégalais que je suis n’est nullement insensible à ce qui se passe en Guinée. Notre souhait le plus cher est que la Guinée vainque cette épidémie.

Il ne sert à rien de s’emporter. Le moment est plutôt à la lutte contre ce virus ravageur. Nous en sortirions tous vainqueurs.


Lettre d’un jeune Sénégalais à ses frères et sœurs du Burkina Faso

000_Par8013651_0Ces derniers temps, par la magie des supports de diffusion de l’information, nous suivons à temps réel les développements de l’actualité de votre pays le Burkina. En effet, le projet tant cher au président Compaoré, ne nous laisse point indifférents. Bien au contraire, il  heurte notre sensibilité pour nous plonger dans une indignation absolue.

Pour avoir combattu une forfaiture semblable à celle que tente de commettre le président Blaise Compaoré, nous pouvons être en mesure de comprendre à quel point ce que vous vivez est difficile.

Il y a un peu plus de trois ans, nous étions dans une situation similaire. Notre président à l’époque, Abdoulaye Wade, tentait de faire passer à l’Assemblée nationale un projet de loi visant à instituer l’élection simultanée au suffrage universel d’un président et d’un vice-président.

Ce projet de loi stipulait en même temps que la première liste à recueillir plus de 25 % des suffrages des votants sorte victorieuse des élections.

Face à ce projet dont les motivations étaient tout simplement, dans un premier temps de confisquer le pouvoir et dans un second temps de procéder à une dévolution monarchique, nous nous étions mis en opposition. Nous avions mis de côté toutes nos différences. De toute obédience, nous nous étions dressés contre ce projet de loi qui finalement, en pleine séance plénière, a été retiré.

Cette première victoire n’était qu’une étape. Nous avions poursuivi le combat jusqu’à en finir avec l’ancien régime et du coup le Sénégal vivait sa deuxième alternance politique.

Ce bref rappel vise simplement à dire que sans lutte, point de changement. Notre pays le Sénégal est cité comme un modèle de démocratie à travers le monde. Pourtant, rien n’a été acquis d’avance. C’est au prix d’une résistance acharnée contre des ambitions personnelles et claniques que nous avons pu obtenir cette notoriété.

Les gens l’oublient ou feignent de l’oublier, le mérite du salut ne revient qu’au peuple. Nous nous étions battus que pour l’honneur, que pour défendre notre cher pays. Notre seule motivation fut le respect de certaines règles fondamentales. Et à cette cause, seul le peuple peut mener la lutte qui se doit.

Nous n’avions point attendu qu’une certaine classe politique nous mobilise, nous n’avions non plus point attendu d’elle qu’elle mène ce combat à notre place.

Il s’agissait surtout pour nous de montrer que notre pays nous est très cher, de faire comprendre que nous tenons à notre liberté et que le dernier mot nous revient.

Aucune intimidation, aucune terreur n’ont pu entamer notre démarche, notre volonté de préserver notre honneur. Nous avions le devoir d’honorer l’histoire.

Au moment où vous êtes à un tournant décisif de votre histoire, il est important que vous compreniez que vos frères sont à vos côtés pour un renouveau démocratique de l’Afrique.

Votre lutte est la nôtre, car l’image entière de l’Afrique restera ternie si M. Compaoré arrive à ses fins au Burkina, ce pays de notre Afrique, ce  » pays des hommes intègres « .


Et si nous n’étions qu’à l’image de notre président

Inauguration centre international de conférence de Diamniadio par le président Macky Sall
Inauguration du Centre International de Conférence de Diamniadio par le président Macky Sall

 

Il y’a encore peu, il s’insurgeait contre les sénégalais qui selon lui : «ne travaillent pas assez et passent tout leur temps, à longueur d’année, à faire la fête ».

Pourtant, il ne lui aura fallu que moins d’une semaine pour être aux antipodes de ses déclarations qui en clair n’avaient rien d’une conviction.

Eh bien, oui ! Le président Macky Sall, celui là même qui le 18 de ce mois appelait les sénégalais à plus de travail et à moins de gaspillage et d’épicurisme, n’a point lésiné sur les moyens à l’occasion de l’inauguration du Centre International de Conférence de Diamniadio  (CICD) devant accueillir le prochain sommet de la francophonie.

D’après des sources, la mobilisation pour l’accueil du président de la république a coûté des dizaines de millions de francs Cfa dont une bonne partie a été payé par le président lui-même.

Une inauguration virée à la fête  par ceux là qui prônent la sobriété. Ceux là qui traitent des sénégalais de fêtards.

Alors on peut légitimement se demander si au Sénégal, il n’est permis qu’à une catégorie bien définie de faire la fête.

Faut-il nécessairement appartenir au camp des « républicains » ou à ceux qui les soutiennent pour festoyer sans risque de subir ses remontrances ?

La jouissance apparemment ne doit être que leur affaire.

« Faites ce que je dis et ne faites pas ce que fais » semble vouloir nous dire le premier d’entre nous.

Serait-ce tout simplement qu’il ne supporte pas la concurrence qu’il ne veut point que ses concitoyens fassent aussi la fête ?

En tout cas, il est désormais clair que tous les sénégalais ne sont pas au même pied. Il y a ceux qui doivent travailler et d’autres à qui il revient la joie de gaspiller nos maigres ressources.

Nous traiter de fainéants de jouisseurs pour ensuite orchestrer un spectacle de cette ampleur,  c’est encore une illustration que nous ne sommes pas au pied d’égalité.

Malheureusement encore pour nous, le délit d’offense, il n’a été taillé dans notre chère constitution que pour réprimer ceux qui froissent le président. Qu’en est-il de ceux qui offensent le peuple ?


Le président Macky Sall : les sénégalais aiment la fête et ne travaillent pas assez

Le président Macky Sall
Le président Macky Sall

Lors de l’ouverture du séminaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar* qui s’est tenu pendant le week-end, le président de la République Macky Sall a dénoncé l’attitude des sénégalais qui : « Ne travaillent pas assez et qui passent tout leur temps, à longueur d’année, à faire la fête ». Une opinion diversement appréciée par ses concitoyens et qui renvoie à la relation des sénégalais avec le travail et la jouissance.

Les déclarations du président de la République ont été saluées par certains sénégalais qui estiment que le gaspillage des ressources ne participe nullement au développement du pays. Pour d’autres, les sénégalais travaillent de leur mieux pour leur épanouissement et pour le développement du pays et qu’il revient à l’Etat de les accompagner pour l’essor de leurs activités.

Pour ma part, je suis dans une certaine mesure en accord avec le président. Les sénégalais, globalement, ne travaillent pas assez.

Il suffit de simples remarques pour s’en rendre compte.

Les retards et absences observés chez les travailleurs, les délais excessifs quant à la délivrance de certains documents administratifs, la fréquence des cérémonies religieuses et sociales sont autant de faits qui soutiennent l’avis du président.

Toutefois, il faut reconnaître qu’il ne s’agit point de l’ensemble des sénégalais. Beaucoup de personnes, exerçant surtout une activité informelle, travaillent très dure de l’aube au soir afin de gagner leur vie. Ces gens, conscients qu’ils ne peuvent compter que sur leurs activités, y mettent toute leur énergie contrairement à la plupart des personnes ayant une profession régulièrement rémunérée.

En ce qui concerne la redistribution des ressources, force est de constater que la partie la plus importante de nos revenus est dévolue aux fêtes et cérémonies de toutes sortes qui rythment notre vie.

Les fêtes constituent pour les sénégalais des occasions dédiées aux dépenses excessives. Et malheureusement, leur nombre ne cesse de croître.

Aux fêtes religieuses traditionnelles, se sont ajouté d’autres cérémonies comme le retour de pèlerins de la Mecque, les baptêmes, mariages, et même, de nos jours, les funérailles.

Toutes ces cérémonies participent à appauvrir les sénégalais qui y laissent presque toutes leurs ressources et en conséquence entravent le développement du pays.

L’appel du président est donc à saluer.

Cependant, il importe de reconnaître que l’Etat a un rôle imminent à jouer pour inciter les sénégalais à travailler plus et à ne plus gaspiller leurs ressources.

Aux propos du président, des actes concrets doivent être joints. L’Etat, doit être le premier à donner l’exemple.

Les délais concernant certaines procédures administratives doivent être revus à la baisse. A cela, il faut instaurer un système de sanction, à tous les niveaux, visant à pousser les travailleurs au respect de certaines règles.

Aussi, pour véritablement montrer que l’Etat est résolument engagé à lutter contre les gaspillages, il conviendrait que certaines dépenses non prioritaires, faites à partir de l’argent du contribuable, soient tout simplement abolies.

Les fonds politiques et autres dotations à certaines autorités politiques, religieuses… constituent également une forme de gaspillage orchestrée par l’Etat lui même.

J’ai été surpris que le président de la République n’ait pas cité les meetings politiques qui aussi constituent des fêtes où sont dilapidées des ressources dont la plupart proviennent des comptes publics.

Ainsi, afin d’accorder ses propos à sa volonté de combattre la gabegie des sénégalais qui ne travaillent pas assez, le président Macky Sall se retrouve en face d’un vaste chantier dont l’amorce serait nécessairement qu’il donne l’exemple à travers sa politique de gestion du pays.

Benno Bokk Yaakaar* : Coalition des partis politiques de la majorité.


9 octobre, journée mondiale de la Poste

Affiche officielle 2013-2015 de la journée mondiale de la poste
Affiche officielle 2013-2015 de la journée mondiale de la poste

N’allez pas croire à une publicité pour mon entreprise encore moins à une tentative de valorisation de mon métier.

Néanmoins, ce ne serait pas extravagant d’exprimer ma fierté d’appartenir à une corporation pour laquelle une journée mondiale est dédiée.

La Poste est ce service qui depuis le moyen âge rapproche les personnes. Elle a toujours frappé à nos portes pour nous transmettre de la joie et de la quiétude. Les nouvelles d’un proche à l’autre bout du monde, des présents d’un correspondant se trouvant à des distances lointaines, les mandats des émigrés en soutien à leurs familles… tant de choses qui font de la Poste un service universel qui a fini d’entrer dans la vie des citoyens du monde entier.

C’est donc tout haut que je manifeste ma fierté d’avoir embrassé cette profession. Eh oui, sans aucun sentiment de dédain en vers les autres corporations, je me sens tout honoré de participer à rapprocher les êtres humains, de toute race et de toutes les régions de la terre. Je me sens fier d’être un maillon de cette toile qui relie les hommes. Aussi faible que soit mon importance le long de cette chaîne, ce réseau à la densité planétaire.

Ce jour ne doit pas être mis sous le seul accent de son caractère festif. Il doit également servir expressément d’une occasion pour faire un état des lieux de la Poste en général.

Il n’est pas besoin d’être expert pour constater que la Poste n’est plus ce qu’elle était il y’a encore quelques décennies. Son influence sur la vie des personnes n’a cessé de s’amoindrir au fil du temps.

L’avènement et le développement des technologies de l’information et de la communication a porté un sérieux coup à la Poste. Il s’y ajoute une concurrence de plus en plus forte dans ce monde où la déréglementation a fini par s’imposer.

Les activités postales sont concurrencées de tout bord et le statut d’entreprise publique n’est pas un appui.

Si dans certains pays, occidentaux surtout, les administrations postales sont parvenues à s’adapter à l’évolution de l’environnement, il en est tout autre pour ce qui est de la Poste des pays du sud.

La situation économique et sociale, associée au gap accusé dans le domaine de la technologie et de l’innovation, constitue un obstacle certain à l’adaptation des Postes des pays les moins avancés dans un milieu très fortement envahit par la concurrence.

De nos jours, des multinationales et entreprises privées aux ressources financières considérables disputent aux administrations postales de nos pays sous-développés des parts de marché jadis, exclusivement réservées à la Poste.

Le manque de protection des Etats n’a fait qu’aggraver le contexte. Et aujourd’hui l’avenir du secteur postal est plus que jamais compromis.

Pourtant, la Poste, au delà de son caractère stratégique, peut être un outil de développement capable de générer de la valeur ajoutée pour les pays.

C’est avec une certaine tristesse que je constate que nos autorités ne l’aient pas compris ainsi. Elles préfèrent en faire, comme au demeurant les autres entreprises du secteur public, des appareils à la solde de leur politique plus sensible à leur perpétuité au pouvoir.

En cette journée, j’au juste envie de lancer un cri de cœur pour prier aux autorités de venir au secours de la Poste et en général du secteur public.


Dakar, lendemain de la Tabaski

La capitale deserte apres la tabaski
Dakar déserté par la population après la tabaski

Le lendemain de la fête de Tabaski, Dakar, la capitale sénégalaise, change complètement de visage.

L’effervescence des jours précédents la fête contraste avec le calme constaté un peu partout.
La fluidité de la circulation est le fait le plus marquant. Plus d’embouteillages sur les routes. On ne perd plus de temps pour se déplacer.

En centre ville, on se croirait perdu. Les artères les plus fréquentées sont désertes.

La turbulence traditionnelle a laissé la place à une tranquillité inhabituelle. Tout semble dire qu’il s’agit d’un jour chômé et pourtant on est en plein jour ouvrable. Très peu de véhicules stationnent aux endroits réservés à cet effet.

Les commerces et services pour la plupart ont baissé les rideaux. Il faut dire que la Tabaski se fête en famille et que beaucoup de personnes ont dû quitter Dakar pour se rendre chez eux. Parfois à des centaines de kilomètres de distance.

Dans les rues, certains points dédiés à la vente de moutons sont peu à peu désertés par les éleveurs. À d’autres endroits, on note encore la présence d’un nombre plus ou moins important de bêtes.

Cette année, l’excès de moutons dans le marché et les prix assez élevés  ont conduit à ce résultat.

L’espace laissé par les vendeurs est dans un état malsain. Les pneus, crottes de moutons et autres déchets sont répandus un peu partout. On observe également les tas d’immondices laissés sur le bord des routes.

Peaux de moutons, matière stercorale issue de la panse des moutons, troues ayant servi à l’ immolation… on ne peut énumérer tout ce que l’on rencontre dans les rues aux lendemains de la Tabaski.

Une situation presque similaire peut aussi être observée au niveau de certains marchés où le cadre est indescriptible.

Les ordures sont entassées en tous lieux ; le cadre est invivable, l’atmosphère irrespirable.

Les périodes de fêtes sont souvent des moments où l’affluence dans les marchés est importante. La forte fréquentation de ces lieux participe à exacerber  l’insalubrité presque constante qui y règne.

Marché Tiléne de Dakar sous les ordures après la tabaski
Marché Tiléne de Dakar sous les ordures après la tabaski

L’indiscipline caractéristique des sénégalais a encore eu pour conséquence une dégradation du cadre de vie. Malgré les communications des autorités à travers les média, Dakar a une nouvelle fois renoué avec son visage habituel aux lendemains des fêtes de Tabaski.


Chez moi, jour de la fête de la Tabaski

Immolation du mouton
Immolation du mouton

Le jour j est enfin arrivé. On l’avait attendu et préparé  depuis maintenant un bon moment.

Tout  a commencé le matin aux environs de 09 heures par une prière de deux Rakaats* dirigée par l’imam.

Les mosquées et autres lieux de prière prévus pour la circonstance sont très tôt pris d’assaut par les fidèles qui pour l’occasion se sont mis sur leur trente-et-un. On peut ainsi admirer les très belles tenues des uns et des autres ; le magnifique travail des couturiers.

L’imam arrive et conduit la prière. Il prononce ensuite son sermon. Cette fois, il l’a axé d’abord sur le sens de cette fête rituelle. Il a ainsi insisté sur les dimensions hautement importantes que revêt  cette fête ; la dévotion à Dieu et l’esprit de solidarité entre les personnes.

Il a ensuite abordé la question de l’épidémie d’Ébola qui sévit dans la sous région pour terminer par une vive dénonciation des crimes odieux perpétrés dernièrement sous la bannière de l’islam. C’était pour lui le moment de rappeler que l’islam bannit toute forme de violence et de lancer un plaidoyer pour une paix durable dans le monde entier.

L’immolation de son bélier a lancé définitivement la fête. Les fidèles pouvaient alors renter et eux aussi procéder au sacrifice rituel.

Une fois à la maison, le ou les béliers immolés et dépecés, c’était la place au festin. On s’affairait autour de la grillade et de la cuisson des mets pour la fête.

La Tabaski est une fête où l’allégresse doit être au rendez-vous. Il ne doit pas y avoir de restrictions. Les gens doivent manger à satiété. Ainsi, l’on ne lésine pas sur la quantité de viande à cuir. L’essentiel est que tout le monde mange à l’envi.

Mets de la Tabaski
Mets de la Tabaski

C’est également un moment d’entre aide et les gens doivent offrir une part du mouton aux plus nécessiteux.

L’après midi, on a remis nos beaux habits et ensuite on est parti rendre visite aux parents pour leur transmettre nos vœux et des fois pour leur amener à aussi leur part du mouton. C’est une nouvelle tradition qui consiste à attribuer de façon systématique aux beaux parents un gigot.

Les enfants ont fait le tour des maisons de leur quartier mais aussi celles de parents n’habitants pas forcement le même secteur afin de  réclamer leur «Ndéwéneul ». Il s’agit d’un rituel qui consiste à quémander quelques pièces de monnaie.

La soirée, la fête se poursuivra pour certains affectés par la fatigue d’une journée très chargée au lit et pour d’autres, les plus jeunes en général, au restaurant ou en boite de nuit.

Déwénaty* !!!

 

Rakaats* : Une unité de prière.

Déwénaty*: Terme avec lequel on formule un vœu de longévité afin d’assister à la prochaine édition..


Veille de Tabaski à Dakar

Mouton pour la Tabaski
Moutons pour la Tabaski

La Tabaski encore appelée Aïd el-Kabir ou Aïd el-Adha est la fête musulmane la plus importante du Sénégal.
Elle commémore la soumission du prophète Ibrahim (Abraham) à Dieu qui lui avait ordonné d’égorger son unique fils Ismaël.
Au moment de se soumettre à la volonté de son créateur, l’ange Gabriel vint avec un bélier  que le prophète Ibrahim devait sacrifier à la place de son fils.
Ainsi, à chaque Tabaski, tout musulman ayant les moyens se doit de sacrifier un bélier.

Au Sénégal, cette fête qui sera célébrée le dimanche 05 octobre, va plus loin qu’un simple acte rituel.

La Tabaski ou fête du sacrifice est un événement particulier pour tout sénégalais. Les  jours qui précédent la fête plongent la capitale Dakar dans une atmosphère inhabituelle.

A chaque bout de rue des points de vente de moutons sont installés.

Les éleveurs quittent l’intérieur du pays et les pays de la sous-région tels que le Mali, la Mauritanie et le Niger pour venir approvisionner la forte demande du marché sénégalais.
Malgré la réglementation fixant les points de vente, il est très fréquent de voir des zones non homologuées érigées en lieu de vente. Ce qui accentue la dégradation du cadre de vie marquée par l’insalubrité et la pollution.

Cette année, la peur que la quantité de bélier ne soit pas suffisante se dissipe peu à peu. Les éleveurs continuent jusque là à arriver et à priori il ne devrait pas y avoir de pénurie. Quand même, les prix restent globalement assez élevés par rapport aux années précédentes.

La Tabaski est aussi une fête à passer en famille. C’est le moment pour de nombreuses personnes vivant à Dakar de regagner leurs villes ou villages d’origine.

Ce retour s’accompagne d’importantes dépenses pour ces gens qui n’ont que cette occasion pour revoir les siens.

Au delà du mouton, il faut acheter pour soi et pour toute sa famille tout le nécessaire pour être élégant le jour de la fête. On fait le marché pour s’acheter des tissus à amener chez le couturier, des chaussures, des parures…

Les marchés sont bondés de monde, chacun essayant de faire ses courses avant le jour. La ville est ainsi plongée dans une effervescence totale. Les bouchons se multiplient et circuler devient pratiquement impossible. Aux abords des routes, des marchands installent leurs tables afin d’exposer et d’écouler leurs produits ; contribuant ainsi à rendre encore plus difficile la mobilité dans Dakar.

Les gares routières sont depuis quelques jours pris d’assauts par les passagers et on dénonce déjà l’augmentation du prix des transports.
Cette année, avec la fermeture des gares routières de Pompier, Pikine et Colobane et le démarrage des activités de la nouvelle gare des baux-maraîchers, les passagers ont de quoi s’inquiéter tant l’accès à ce site est difficile.

La Tabaski comme toujours se prépare très activement à Dakar et les gens malgré la conjoncture financière très difficile ne ménagent aucun moyen pour rendre heureux leurs proches et ainsi réussir leur fête.


Sénégal : Gare routière des Baux-maraîchers, nouvel enfer des passagers

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Embouteillage à la gare-routière des baux-maraîchers de Dakar. Source : www.au-senegal.com

Dans le but de moderniser le secteur des transports et de désengorger la capitale, l’Etat du Sénégal a procédé à la construction à Pikine, dans la banlieue, d’une nouvelle gare routière aux normes internationales. Cette dernière au nom de gare-routière des Baux-maraîchers, censée prendre le relais de celles de Pompier, Colobane et Pikine, a démarré ses activités il y a un peu plus d’un mois. Les difficultés liées à son enclavement constituent un calvaire pour tout passager au départ comme à l’arrivée.

Samedi 27 septembre, comme chaque mois, très tôt le matin, on se rend au marché central aux poissons de Pikine pour nous approvisionner en produits halieutiques.

Le trajet entre chez nous et le marché nous prend habituellement, en voiture, une vingtaine de minutes.

Ce jour là, il nous fallut patienter plus de trois quarts d’heure pour gagner le marché ; la faute à une queue interminable de voitures d’un sens comme de l’autre de la chaussée.

Je pensais alors que la cause venait d’un accident de la circulation sans en aucun instant soupçonner que ce fait était dû à l’ouverture de la nouvelle gare routière des Baux-maraîchers dont les entrées et sorties sont exactement situées en face du marché central aux poissons de Pikine.

J’avais pourtant tort. Le décor était autre.

D’habitude, à pareille heure, au delà de la fluidité de la circulation, il ne se remarquait pas une si importante présence humaine aux abords de la route menant au marché. Ils étaient très nombreux, certains avec à la main une valise, d’autres avec seulement un sac au dos. Ils avaient presque tous une même direction.

Plus on se rapprochait de la gare et ainsi du marché, plus la situation devenait indescriptible. Il régnait un désordre inouï. Les calèches transportant le poisson se mêlaient aux voitures qui entraient ou sortaient de la gare ou du marché. Les piétons également étaient de la partie. Ils venaient partager la chaussée avec les véhicules rendant la circulation plus chaotique. Les forces destinées au maintien de l’ordre, présentes sur les lieux, étaient bien trop impuissantes face à une telle confusion.

Il n’était que 6h45, une heure, normalement, où le trafic routier est de faible densité.

Les courses terminées, il fallait regagner la maison. Et déjà, en tête, le supplice d’il ya quelques moments.

Au retour, la situation ne s’était guère améliorée. Elle s’était même empirée.
Les passagers comme le nombre de voitures avaient considérablement augmenté. C’était aussi, pour beaucoup de gens venus au marché, le moment de rentrer. Les chariots et calèches transportant le poisson rendaient encore plus compliquée la circulation.

Nous avions mis cette fois plus d’une heure pour regagner la maison.

Nous n’étions allés qu’au marché mais en cours de route, nous avions pu mesurer toute la peine qu’enduraient les voyageurs.

Les difficultés d’accès accentuées par l’enclavement de la gare et sa proximité avec le marché sont un calvaire quotidien pour les passagers comme pour les transporteurs tenus de patienter de longs moments avant d’accéder à la gare ou de pouvoir entamer leur voyage.

Les embouteillages habituels aux environs de la gare ont contribué à une augmentation significative du prix à payer aux taxis et ainsi c’est le coût global du transport qui a flambé.

A ces faits il faut rajouter les plaintes des passagers quant aux procédures quelque peu inhabituelles auxquelles ils sont confrontés.

La volonté du gouvernement visant à améliorer le domaine des transports était une nécessité. Ce secteur était jadis sous l’influence d’aucune réglementation.

La réalisation d’une telle infrastructure est donc une démarche à encourager.

Quand même, afin de tirer tout les avantages de cet important investissement, il faudrait que certaines mesures soient prises. Il est nécessaire de revoir le plan de circulation aux environs de la gare car il est inconcevable que les passagers endurent tant de peine.

C’est peut-être le lieu de se demander s’il est pertinent d’avoir procédé à la fermeture des gares de Pompier, Colobane et Pikine. Cette mesure oblige l’ensemble des voyageurs de la capitale à n’avoir qu’un point de ralliement pour joindre par la route les autres localités du pays ou de la sous régions. Et, en conséquence un afflux de passagers dont la gestion risque d’être intenable.

A la veille de la tabaski*, il ne serait pas aberrant de prédire que le calvaire des passagers sera encore plus pénible.

Tabaski* : Fête musulmane appelée également Aîd el Kébir. Elle représente la plus grande fête pour les sénégalaise.


Sénégal : Naufrage du « Joola », 12 ans après…

Bateau le Joola
Bateau le Joola, source Seneweb.com

Il y’a douze ans, le Sénégal connaissait sans doute le plus tragique événement de son histoire. Le Bateau « le Joola » faisait naufrage et avec lui disparaissaient prés de 2000 personnes. Un incident douloureux qui, encore, est dans tous les esprits.

Cela c’est passé dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002 au large des cotes de la Gambie. Tout est allé très vite selon certains des rares rescapés. Tellement vite que seulement 65 parmi les quelques 2000 passagers aient survécu.

Ce bilan macabre s’explique d’une part par la surcharge du ferry qui avait de très loin dépassé sa  capacité d’accueil qui était de 550 passagers et d’autre part par le retard accusé par les secours, présents sur les lieux que le lendemain. Autant de manquements qui jusque là n’ont jamais été situés.

Douze ans après, le constat est plus que désolant.

Ce sinistre avait plongé le pays dans son entièreté dans le plus vif émoi. Le moment était à la consternation et à une prise de conscience évidente. L’on mesurait mieux les conséquences qui pouvaient découler de certains actes irresponsables tels que les surcharges dans les transports. Le sénégalais, pendant un moment respectait certaines règles de disciplines et s’y conformait. Il n’a pourtant fallu qu’un petit moment pour que l’on renoue avec nos vieilles habitudes. Les surcharges dans les transports sont redevenues de plus en plus fréquentes. Comme si « le Joola » n’était qu’un cauchemar, qu’un mauvais rêve.

Les autorités avaient en son temps promis entre autre, d’indemniser et d’assister l’ensemble des familles des victimes, de faire des enfants des victimes des pupilles de la nation, d’œuvrer pour un désenclavement de la région naturelle de la Casamance et surtout de situer toutes les responsabilités.

C’est assez regrettable de constater que l’enquête judiciaire ouverte juste après l’incident a finalement été close sans qu’aucune responsabilité ne soit située. Même les tentatives des proches de victimes françaises ont jusque là échoué faute d’une réelle volonté des autorités étatiques sénégalaises.

L’actuel régime est interpellé si l’on sait qu’il a diligenté l’ouverture des procès relatifs aux enrichissements illicites et l’organisation du procès de Hissene Habré. L’élucidation des causes du naufrage du « Joola » et la situation des responsabilités en sont-elles moins importantes ?
Les autorités sont également interpellées sur la généralisation de l’indemnisation des victimes et l’assistance promise à leurs enfants.

Les vœux de l’association des proches des victimes consistant à renflouer le navire et à l’érection d’un mémorial du Joola sont aussi des chantiers auxquels le gouvernement devrait accorder plus de crédit ne serait-ce que pour leur permettre d’avoir un lieu de recueillement.

Mais le véritable défi relève de tirer tous les enseignements de cette douloureuse circonstance afin que plus jamais l’on ne revive une tragédie d’une telle ampleur.


Chez moi, c’est l’anxiété

Chez moi, c’est l’anxiété

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Source, Mondoblog.org

De coutume, je rentre de Kamatane, mon village, ravigoté et radieux.
Ce dernier voyage m’a laissé plus qu’anxieux.

Je n’ai pas souvenance d’un niveau de la pluviométrie aussi faible en une telle période de l’année.
Deux seules pluies depuis juin !

Une première comme souvent pas assez importante puis une deuxième, beaucoup plus abondante, deux semaines après.
Elle avait suscité l’espoir et pressé les agriculteurs à semer leurs graines.

Les cultures ne mirent pas de temps à pousser et les travaux champêtres semblaient enfin lancés.
Seulement, plus de quatre semaines se sont écoulées sans qu’aucune goutte d’eau ne soit tombée du ciel.
Les fortes températures ont naturellement favorisé une rapide augmentation de l’évaporation de l’eau conduisant à un assèchement progressif des sols.

Le doute envahit de plus en plus les esprits avec le début de la fanaison de certaines cultures.
Si pour certains le souci principal réside dans la difficulté de se procurer de nouvelles semences, d’autres se préoccupent déjà de savoir comment ils survivront toute une année sans avoir récolté la moindre graine.

En effet, depuis quelques années, les semences sont une réelle source de préoccupation. L’état s’est peu à peu désengagé et il convient désormais de s’en procurer soi-même. Il faut alors, soit constituer une réserve à partir de la sélection des meilleures graines de la récolte précédente, soit en trouver dans le marché à des coûts souvent inaccessibles pour la majorité des cultivateurs.

Il est également à préciser que l’hivernage précédent a été un succès avec l’expérimentation de la culture du riz qui avait donné des résultats plus que satisfaisants. La production obtenue avait permis aux populations de Kamatane ,mais aussi à celles des villages environnants d’assurer une bonne partie de leur consommation en riz. Les craintes sont donc tout à fait justifiées quand on sait que la riziculture nécessite une abondante pluviométrie.

Il faut aussi noter que la rareté des pluies n’affecte pas seulement les agriculteurs.
Les éleveurs au même titre sont dans une incertitude totale. Les premières pluies semblaient venir soulager le bétail de la longue période de sécheresse marquée par le tarissement des points d’eau, mais également le déclin des pâturages.

Le manque d’eau et de nourriture affecte sérieusement les troupeaux. L’herbe qui avait poussé avec les premières pluies n’a pas atteint une hauteur permettant aux ruminants de la brouter. Certaines vaches, efflanquées donnent de la peine à voir. Elles manquent de forces et éprouvent des fois le besoin qu’on les aide à se relever.

Le lait qui occupe une importante place dans l’alimentation des populations est d’une extrême rareté, car les vaches n’en produisent plus assez.
Ainsi, certains pasteurs n’hésitent plus à vendre pour de modiques sommes les bêtes afin d’acheter des aliments mais aussi pour éviter de les voir mourir de faim.

La situation que l’on vit présentement est inédite. Il n’hésite pas d’habitants à Kamatane pouvant témoigner d’un fait similaire dans le passé. Jamais ils ne sont restés jusqu’au mois d’août avec une pluviométrie si faible.

Ce phénomène pourrait avoir des conséquences désastreuses au niveau national, car la quasi-totalité des régions du pays est confrontée au même problème.

En définitive, la production agricole ainsi que les activités pastorales sont sérieusement menacées et un retour imminent des précipitations semble impératif afin de sauver le monde rural d’une éventuelle famine.

Tel est ce qu’on a vécu chez moi, il y a quelques mois.

 

C’est avec ce texte que j’ai été sélectionné parmi les blogueurs de la saison 4 de Mondoblog.

Il convient de comprendre que les pluies sont revenues et avec elles, l’espoir.
Les productions agricoles même si elles ne seront pas aussi importantes que pendant les années précédentes seront d’après les estimations assez correctes. Les activités pastorales également ont bien repris et le lait est à nouveau abondant.

Cela est valable pour presque beaucoup de localités du Sénégal même s’il faut reconnaître que dans certaines zones il faudra que l’État active un plan d’urgence, car les productions agricoles seront très médiocres voire nulles.