Et si nous n’étions qu’à l’image de notre président

24 octobre 2014

Et si nous n’étions qu’à l’image de notre président

Inauguration centre international de conférence de Diamniadio par le président Macky Sall
Inauguration du Centre International de Conférence de Diamniadio par le président Macky Sall

 

Il y’a encore peu, il s’insurgeait contre les sénégalais qui selon lui : «ne travaillent pas assez et passent tout leur temps, à longueur d’année, à faire la fête ».

Pourtant, il ne lui aura fallu que moins d’une semaine pour être aux antipodes de ses déclarations qui en clair n’avaient rien d’une conviction.

Eh bien, oui ! Le président Macky Sall, celui là même qui le 18 de ce mois appelait les sénégalais à plus de travail et à moins de gaspillage et d’épicurisme, n’a point lésiné sur les moyens à l’occasion de l’inauguration du Centre International de Conférence de Diamniadio  (CICD) devant accueillir le prochain sommet de la francophonie.

D’après des sources, la mobilisation pour l’accueil du président de la république a coûté des dizaines de millions de francs Cfa dont une bonne partie a été payé par le président lui-même.

Une inauguration virée à la fête  par ceux là qui prônent la sobriété. Ceux là qui traitent des sénégalais de fêtards.

Alors on peut légitimement se demander si au Sénégal, il n’est permis qu’à une catégorie bien définie de faire la fête.

Faut-il nécessairement appartenir au camp des « républicains » ou à ceux qui les soutiennent pour festoyer sans risque de subir ses remontrances ?

La jouissance apparemment ne doit être que leur affaire.

« Faites ce que je dis et ne faites pas ce que fais » semble vouloir nous dire le premier d’entre nous.

Serait-ce tout simplement qu’il ne supporte pas la concurrence qu’il ne veut point que ses concitoyens fassent aussi la fête ?

En tout cas, il est désormais clair que tous les sénégalais ne sont pas au même pied. Il y a ceux qui doivent travailler et d’autres à qui il revient la joie de gaspiller nos maigres ressources.

Nous traiter de fainéants de jouisseurs pour ensuite orchestrer un spectacle de cette ampleur,  c’est encore une illustration que nous ne sommes pas au pied d’égalité.

Malheureusement encore pour nous, le délit d’offense, il n’a été taillé dans notre chère constitution que pour réprimer ceux qui froissent le président. Qu’en est-il de ceux qui offensent le peuple ?

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