Sénégal : Gare routière des Baux-maraîchers, nouvel enfer des passagers

1 octobre 2014

Sénégal : Gare routière des Baux-maraîchers, nouvel enfer des passagers

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Embouteillage à la gare-routière des baux-maraîchers de Dakar. Source : www.au-senegal.com

Dans le but de moderniser le secteur des transports et de désengorger la capitale, l’Etat du Sénégal a procédé à la construction à Pikine, dans la banlieue, d’une nouvelle gare routière aux normes internationales. Cette dernière au nom de gare-routière des Baux-maraîchers, censée prendre le relais de celles de Pompier, Colobane et Pikine, a démarré ses activités il y a un peu plus d’un mois. Les difficultés liées à son enclavement constituent un calvaire pour tout passager au départ comme à l’arrivée.

Samedi 27 septembre, comme chaque mois, très tôt le matin, on se rend au marché central aux poissons de Pikine pour nous approvisionner en produits halieutiques.

Le trajet entre chez nous et le marché nous prend habituellement, en voiture, une vingtaine de minutes.

Ce jour là, il nous fallut patienter plus de trois quarts d’heure pour gagner le marché ; la faute à une queue interminable de voitures d’un sens comme de l’autre de la chaussée.

Je pensais alors que la cause venait d’un accident de la circulation sans en aucun instant soupçonner que ce fait était dû à l’ouverture de la nouvelle gare routière des Baux-maraîchers dont les entrées et sorties sont exactement situées en face du marché central aux poissons de Pikine.

J’avais pourtant tort. Le décor était autre.

D’habitude, à pareille heure, au delà de la fluidité de la circulation, il ne se remarquait pas une si importante présence humaine aux abords de la route menant au marché. Ils étaient très nombreux, certains avec à la main une valise, d’autres avec seulement un sac au dos. Ils avaient presque tous une même direction.

Plus on se rapprochait de la gare et ainsi du marché, plus la situation devenait indescriptible. Il régnait un désordre inouï. Les calèches transportant le poisson se mêlaient aux voitures qui entraient ou sortaient de la gare ou du marché. Les piétons également étaient de la partie. Ils venaient partager la chaussée avec les véhicules rendant la circulation plus chaotique. Les forces destinées au maintien de l’ordre, présentes sur les lieux, étaient bien trop impuissantes face à une telle confusion.

Il n’était que 6h45, une heure, normalement, où le trafic routier est de faible densité.

Les courses terminées, il fallait regagner la maison. Et déjà, en tête, le supplice d’il ya quelques moments.

Au retour, la situation ne s’était guère améliorée. Elle s’était même empirée.
Les passagers comme le nombre de voitures avaient considérablement augmenté. C’était aussi, pour beaucoup de gens venus au marché, le moment de rentrer. Les chariots et calèches transportant le poisson rendaient encore plus compliquée la circulation.

Nous avions mis cette fois plus d’une heure pour regagner la maison.

Nous n’étions allés qu’au marché mais en cours de route, nous avions pu mesurer toute la peine qu’enduraient les voyageurs.

Les difficultés d’accès accentuées par l’enclavement de la gare et sa proximité avec le marché sont un calvaire quotidien pour les passagers comme pour les transporteurs tenus de patienter de longs moments avant d’accéder à la gare ou de pouvoir entamer leur voyage.

Les embouteillages habituels aux environs de la gare ont contribué à une augmentation significative du prix à payer aux taxis et ainsi c’est le coût global du transport qui a flambé.

A ces faits il faut rajouter les plaintes des passagers quant aux procédures quelque peu inhabituelles auxquelles ils sont confrontés.

La volonté du gouvernement visant à améliorer le domaine des transports était une nécessité. Ce secteur était jadis sous l’influence d’aucune réglementation.

La réalisation d’une telle infrastructure est donc une démarche à encourager.

Quand même, afin de tirer tout les avantages de cet important investissement, il faudrait que certaines mesures soient prises. Il est nécessaire de revoir le plan de circulation aux environs de la gare car il est inconcevable que les passagers endurent tant de peine.

C’est peut-être le lieu de se demander s’il est pertinent d’avoir procédé à la fermeture des gares de Pompier, Colobane et Pikine. Cette mesure oblige l’ensemble des voyageurs de la capitale à n’avoir qu’un point de ralliement pour joindre par la route les autres localités du pays ou de la sous régions. Et, en conséquence un afflux de passagers dont la gestion risque d’être intenable.

A la veille de la tabaski*, il ne serait pas aberrant de prédire que le calvaire des passagers sera encore plus pénible.

Tabaski* : Fête musulmane appelée également Aîd el Kébir. Elle représente la plus grande fête pour les sénégalaise.

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